mercredi 23 mars 2011

Déménagement du terroir


Je vous dis, jeunes gens, ma vie californienne commence décidément à s'organiser. Ça faisait près de deux semaines que j'étais campingsexuelle à temps plein, c'est-à-dire à dormir sur un matelas gonflable, en sleeping bag, à porter les mêmes 5 paires de bobettes, et de commencer à me douter que mes collègues de travail me surnommaient la "pauvre canadienne" dans mon dos. Non mais c'est vrai, je portais toujours les mêmes 4 chandails, et je commençais à me sentir mal de rire de mon collège qui portait un polo blanc rentré dans des pantalons beiges, avec des bas blancs et des souliers Asics, et pour pimenter subtilement le tout, un chandail hippie sous le polo blanc :
Pas pire kinky, hein ! On sait pas trop si c'est vintage ou alors que ses autres gilets étaient sales. On sait pas non plus où il regarde avec son crossed-eye mais ça c'est pas vraiment corrigible avec une visite su Sears. Décidément un homme mystérieux. Mais maintenant, c'est fini ce temps-là. Non mais c'est vrai, je suis venue ici pour avoir une BMW usagée et plugger les mots "caviar" et "je peux facilement me permettre un abonnement chez Costco" dans des conversations. Puis je dois commencer quelque part hein. 

Donc hier après-midi ça l'a sonné à la porte, et j'ai eu une émotion. Gary, beauceron aventurier, avait fait tout le voyage du Québec jusqu'à su la vallée du silicone avec mes biens les plus chers (ma cire à épiler, mon matelas, ma ps3, des livres de Marie Laberge). Oui, je dois avouer un petit mal du pays pendant que Gary, suant abondamment après avoir transporté mon matelas et mon bac rempli de sous-vêtements tel le super homme-déménageur-manches-de-t-shirt-humeur-design-coupées-aux-ciseaux qu'il est, me disait qu'il restait plus "eur-djien" (rien en beauceron) dans le pick-up pis que j'avais juste à signer ici, juste à côté de l'endroit où sa sudation avait brouillé la date d'aujourd'hui.

Demain soir je vais souper su Google pis je vais y aller avec un chandail propre et une brassière presque propre aussi, regardez-moi bien aller. Puis quand je vais me sentir dépressive, regardez-moi bien lire Adélaïde pour la 13e fois.

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